mardi 13 mai 2014

8 - Entre Terre et Lune

J'erre entre ciel et poussière dans la solitude et le silence, le regard perdu dans les étoiles, la face mélancolique, l'allure astrale. J'allonge le pas sous une nuit éternelle, sur un rivage sans fin : mon pied est léger, mon coeur est lourd, et mes larmes s'évaporent comme de l'éther dans l'espace. Mon chagrin a le prix des choses inconsistantes : je pleure pour rien du tout.

J'ai l'âme dans les brumes et je vogue dans un océan de spleen. Tel un oiseau de sombre augure, je m'enlise dans des flots de grisaille, les ailes indolentes, les pensées pleines de crépuscule.

Mon vol est funèbre, lent, navré, et cependant beau.

Mortel et lumineux.

Je voyage au-delà de la Terre pour un royaume lointain.

Je vais en haut, là-bas, ailleurs. Vers d'autres horizons. De vagues en vagues.

J'ai tout mon temps pour m'enivrer d'agonie. Je navigue dans mes profondeurs, vers un but imprécis. Et m'égare, de soupirs en sanglots.

Sans répit.

Et dans mon trouble, plongé dans ces fumées d'un autre monde, noyé dans ces ondes mystérieuses, je ne sais plus si je flotte ou si je plane.

Je suis affligé, inconsolable, aussi accablé qu'un fantôme. Condamné à rêver dans le vide sidéral. Je n'ai plus de joie, et mon infinie tristesse est néanmoins ma raison de vivre.

La blonde veilleuse est mon asile : je suis PIERROT LUNAIRE.

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