Quand la Lune est de sortie dans son ciel mortuaire, elle me visite dans
les pesanteurs du deuil et le marbre du silence.
Elle parvient à mon chevet entre les brumes des rêves incertains et les
hauteurs de la nuit.
Pour m'entourer de sa clarté de mourante, me caresser de sa flamme de
chandelle, m'éclairer de sa lumière de cave.
Et m'enchanter de ses idées lugubres.
Elle me révèle alors la profondeur de sa solitude et l'éclat de ses
ombres.
Et je suis ébloui par ses charmes ambigus.
Si sa partie cachée est mystérieuse, sa face visible est trouble.
Sous son influence mes ailes sont lourdes mais mon vertige est léger.
Emporté par son souffle morbide, je monte irrésistiblement, m'éloigne de mon
monde natal, quitte la Terre, attiré par ses sanglots...
Mon vol a certes des allures austères, cependant ma joie est
aérienne.
Bientôt je boirai ses larmes célestes. Je m'approche de plus en plus de
l'astre à la vitesse d'un oiseau sidéral...
Ca y est, je suis arrivé ! Je me retrouve sur son sol couvert de régolithe,
toujours endormi dans mon lit.
Un grande histoire d'amour va commencer entre elle et moi.
Il est sept heures du matin, et c'est à ce moment précis que le baiser du
Soleil me réveille.
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